Arrivée de Sarah

J'arrivais, enfin, … ce moment que j’avais tant attendu depuis si longtemps : Remonter à la surface de la terre, à la société … Enfin,… Ce moment arrivait. Je n’y croyais plus, … Je n’allais enfin, plus passer mes jours seule, comme cela avait été durant ces derniers longs mois … tout cela était fini, bel et bien fini …

J’arrivais avec Jezabel, mais de façon identique à la première fois que je l’avais vu, il m’avait accompagné a « l’endroit propice » puis m’avait laissé me débrouiller … Donc je me retrouvais seule, mes émotions étaient partagées, entre la crainte et l’excitation. J’en avais fini avec l’ennuie … pourtant je ne me sentais pas beaucoup mieux, j’étais à nouveau seule … N’y avait t’il ni élève ni personnel dans cet internat ? Jez m’avais dit « reste ici, on viendra te chercher ». Mais qui « on » ? Il m’énervait aussi celui la avec ces phrases dépourvues de toutes attentions, qu’est ce que cela lui aurait couté d’attendre avec moi !? Après tout, j’étais un peu comme ca sœur maintenant,… enfin,… Si on peut dire ca comme ca … Mon père l’avait élevé, il devait m’être redevable autant qu’à lui, quel idiot ! Soudain, une montée de violence m’emplis, je le haïssais, lui, et ses airs jemenfoutistes à mon égard, je le haïssais d’autant plus qu’il y a quelque temps de ça, cela m’aurait été bien égal, les gens me craignaient, et lui, je l’aurais abattu, sans état d’âme, mais à présent, tout avait bien changé, ma vie avait basculé, pour je ne sais quelle raison, et c’était à mon tour de les craindre …

Ce qui était sûr, c’est qui mon enthousiasme avait disparu, laissant place à un doux sentiment d’amertume … ou étais-je ? Pourquoi mon père m’avait-il envoyé ici, si loin ? Et puis merde … tant pis pour eux, tant pis pour cet internat de ringards, tant pis pour le monde, d’ici quelques semaines, j’aurais retrouvé ma forme, et ce seront à leur tour de se tourmenter ! Je redeviendrais celle que j’avais été jadis, mais j’avais tellement changé, était-ce encore possible ? Toutes ces questions m’envahissaient chaque jours un peu plus, je ne supportais plus, je sentis soudain la violence monter en moi, il fallait que quelqu’un vienne, … Je craquais …

J’amenais machinalement mon doigt à mon nez, il me fallait ma dose, j’étais en manque, je regardais autour de moi, le hall était désert … Cela m’exaspérait … Je marmonnais « Putain de lycée de merde … Si mon père savait … »

Quoi de plus amusant que de déchiqueter une personne à coups de lames ? Il existe de nombreuses réponses dans un esprit sain, mais certainement pas dans celui d'Ichigo. Le professeur de Sciences avait commencé l'année sans trop de soucis, avec des cours simples et bien faits, et des élèves attentionnés et affectueux. Du moins l'étaient-ils depuis le deuxième cours, ou un élève avait eu la mauvaise idée de piquer une crise de rage à l'égard de Ketsueki, qui se fit un plaisir de lui trancher la gorge d'un coup de scalpel, le laissant baigner dans son sang, permettant ainsi aux autres de deviner ce qui leur attendrait si jamais ils avaient la mauvaise idée d'interrompre une nouvelle fois son cours.
Un surveillant de l'internat était venu le voir dans ses quartiers, lui faisant savoir qu'un élève arrivait, et que personne n'était présent pour lui "apprendre les règles" de la maison. Souriant, l'ancien médecin se releva de sa chaise, saisit le collier que lui tendait le gardien, et, de l'autre main, attrapa son chapeau pour le replacer sur sa tête, le rabaissant pour dissimuler son regard aussi bleu que l'océan.

Connaissant la réputation du professeur de Sciences, le gardien préféra s'écarter aussi vite que possible de son passage lorsque celui-ci sortit, entrant dans le couloir.

Marchant dans les allées de Mao Litune, sans se préoccuper des vagues successives d'élèves et de professeurs qu'il croisait, Ichigo restait concentré sur son objectif, avançant vers le grand Hall, le collier pendant de sa main, l'autre sur son chapeau, les yeux mi-clos et le sourire affiché sur son beau visage. Lorsqu'enfin, il parvint à l'endroit désiré, il fut satisfait de voir que l'élève qu'il se devait d'accueillir était déja là, à l'heure, et qu'elle lui tournait le dos. Ce fut à ce moment qu'elle se mit à marmonner un certain nombre de choses déplaisantes sur l'internant, et Ketsueki crut discerner les mots "mon père". Peut-être était-ce une petite fille à papa qui se retrouvait soudainement parachutée au beau milieu d'un enfer dont elle ne verrait jamais le bout. Peut-être même n'y survivrait-elle pas. Après tout, beaucoup de gens, élèves, gardiens et profs, ne sortaient jamais de Mao Litune... Ou alors, c'était les pieds devant...
Arrivant derrière la jeune fille, le professeur lança, d'une voix douce :

"Allons, allons... Une jeune demoiselle comme vous ne doit pas s'emplir la bouche de telles grossieretés... Cela ne vous sied guère..."

L'ex-chirurgien attendait qu'elle se retourne, sans même changer de position, le collier toujours aussi visible dans sa main.

Je sursautai, la voix masculine qui s’était fait entendre derrière moi m’avait glacé le sang. L’intensité de mon tressaillement me fit faire volte face, et je me retrouvai face à face avec cet homme. Il était grand. Je levai la tête progressivement, parcourant son buste, et m’étonnant centimètre par centimètre de sa longueur interminable. Enfin, je découvris son cou, son menton, son sourire, … Son sourire, un sourire terrifiant, aussi terrifiant que sa présence était imposante. Je ne pouvais décoller mon regard de sa bouche. Un sourire comme je ne les avais jamais vu, et je l’avoue, ce sourire m’effrayai. Tout à coup je me ressaisis, pourquoi les mots ne me venaient ils pas ? J’étais une battante après tout, une « Von Dunkelgaumen », et mon père était l’homme le plus puissant d’Allemagne, … Pourquoi les gens avaient-ils cessés de me craindre, et pourquoi m’étais je mise à les craindre à mon tour,… Ma nuque me faisais mal, cela fut peut-être ce qui aida mon esprit à refaire surface. Il faisait froid ici, je n’avais aucune envie de rester dans ce hall, ce lycée m’agaçai déjà, comme toutes ces personnes, qui m’étaient encore inconnues, ça commençait bien. Je fis alors un pas vers l’arrière, et, d’un air blasée, je laissai échapper quelques mots de ma bouche : « Rien ne me sied moins que la solitude et l’attente… ». Puis, d’un air interrogateur je relevai la tête. Comment avait-il pris mes paroles !? Au moment où nos regards se croisèrent, je fût prise soudainement d’un tourbillon d’incertitudes, qui, me privant de toute confiance, me contraignait à abaisser mon regard. J’attendais, attendre, je ne supportais plus, il fallait qu'il se passe quelques que chose. Il fallait que je me débarrasse de cet ennuie. Ces quelques seconde me parurent interminables. En rabaissant ma tête, mes yeux se posèrent sur sa main. Il tenait dans celle ci un collier. Un collier si particulier que je ne put m’empêcher de me demander si sa fonction dépendait exclusivement du domaine de l’esthétique… Je relevai alors immédiatement la tête ...

Vraisemblablement, la gentillesse dans la voix de l'ex-chirurgien ne suffisait pas à rassurer la jeune fille, qui sursauta en se retournant, terrorisée, semblait-il. A cause de la haute taille de son interlocuteur, elle fut contrainte de lever la tête afin d'apercevoir son visage souriant, qui ne sembla pas la rassurer pour autant. Etrange, vu que Ketsueki ne s'était montré à aucun moment menaçant, que ce soit dans son apparence, ses gestes, ni même ses paroles. Certes, des élèves pouvaient se montrer particulièrement craintif, mais il faisait néanmoins partie de ceux qui parvenaient à se faire rapidement accepter, grâce à son charme impressionnant. Observant un peu mieux la jeune fille, possédant des cheveux noirs mi-longs et des yeux de la même couleur, une peau pâle et une absence totale de maquillage. Mais son regard était le plus significatif : Même au travers de la peur, on y discernait une rage et une arrogance presque hors limites. Ce fut alors qu'elle reprit la parole, tentant de s'imposer dans la conversation, prétextant que ce qu'elle ne supportait pas étaient la solitude et l'attente, ce qui fit légèrement rire le professeur de sciences.

Remarquant soudainement le collier dans la main d'Ichigo, elle releva à nouveau la tête, comprenant que celui-ci n'avait rien de décoratif, mais le médecin n'en parla pas immédiatement :

"Au léger accent que l'on peut entendre dans tes paroles, j'en déduis que tu es la jeune fille qui nous vient d'Allemagne, n'est-ce pas ? Sarah Van Bunkelmar, c'est bien cela ?"

Sans cesser de sourire, il leva son bras qui tenait le collier, afin que la jeune fille puisse parfaitement le voir, avant de soudainement lui lancer dans les bras.

"Je suppose que tu t'en doutais, mais effectivement, les élèves doivent porter ce collier en permanence autour du cou. Il a plusieurs utilités diverses et variées, par ailleurs. Si tu veux bien le mettre, même si tu ne pourra plus jamais l'enlever par toi-même... Ceci dit, je te souhaite la bienvenue à l'internat de Mao Litune. J'espère sincèrement que nous nous entendrons bien..."

Ce fut alors qu'il remarqua quelque chose. Ôtant son chapeau, Ketsueki le posa sur son torse, laissant ainsi ses longs cheveux constamment en bataille se rabattre un peu partout dans tout les sens, et se pencha légèrement pour saluer la demoiselle, dont seule l'arcade sourcillère percée trahissait qu'elle n'était pas qu'une petite aristocrate, contrairement à ce qu'affirmaient le reste de ses vêtements.

"Mais je manque à tous mes devoirs en oubliant de me présenter. Ketsueki Ichigo, j'aurais le plaisir de vous enseigner les sciences durant toute cette année..."

La voix de l’homme retentie à nouveau. Sa voix me surpris encore, mais cette fois, pas de la même façon. La première fois, elle m’avait pris par surprise, m’avait fait peur. Mais là c’était une tout autre émotion que je ressentais. Cette intonation de voix m’était tout à fait inconnu, oui, c’est cela, jamais on ne m’avait parlée de cette façon là. Comment interpréter ces dires ? Avais-je quelque chose à craindre de lui ? Soudain, je sentis que mon corps se relâchait, sans même m’en rendre compte, celui-ci s’était tout à coup détendu. Je pris alors conscience que je ne tournais plus, les questionnements qui m’interpellaient sans cesse avaient disparus, et surtout : je n’avais plus peur … ou presque. J’osai alors le regarder dans les yeux, sans pour autant le défier du regard, je ne dirais pas que je n’y avais pas pensé, mais cette hypothèse avait traversée mon esprit plus par instinct que par intention. Il m’avait alors posée une question, ou plutôt deux.. Questions dont il paraissait connaître les réponses. Questions qui me perturbèrent, et m’amusèrent à la fois. Il était prévenu de mon arrivée, et était là pour moi. Je venais bien d’Allemagne, et mon nom était celui-ci à quelques lettres près. Je répondis :

« Mon accent m’a trahie je crois. Oui c’est bien ca, je viens d’Allemagne. Pour le reste je m’appelle Sarah Von Dunkelgaumen, vous y étiez presque. »

L’homme me lança alors dans les bras l’objet qui m’avait interpellée quelques minutes auparavant. Il m’expliqua que c’était un collier que tout élève devait porter, qu’il avait différentes fonctions et que les élèves après l’avoir mis ne pouvaient plus l’enlever sans l’aide d’un professeur. Cela me refroidit, mais je ne sais pourquoi je le mis sans faire d’histoire. Je n’avais plus peur, je lui demandai :

« Sans vouloir vous vexer Mr. Le professeur de Sciences, c’est ainsi que nous devons vous appeler ?, serait-ce possible d’aller déposer mes bagages ? Je suis fatiguée, … »

Cet homme me paraissait sympathique, je ne voulais pas le blesser, mais j'en avait marre d’être ici, et parler n’était pas mon fort, et puis il fallait avouer que je ne savais pas trop quoi lui dire… Soudain, quelque chose me venait à l’esprit, depuis mon arrivé je n'avais vu que Jez et ce Mr. Ketsueki je sais pas trop quoi, mais où étaient tous les autres élèves!?
Je demandai alors sans refléchir :

« Mais … n’y a-t-il personne dans cet internat ? »

Visiblement, la peur sembla quitter le corps de la jeune fille, du moins en partie, et elle osa regarder le professeur de sciences dans les yeux, lorsque celui-ci la nomma aproximativement. Par ailleurs, la petite Sarah confirma sa venue d'Allemagne, tout en précisant gentiment qu'Ichigo avait écorché son nom de famille. Ketsueki savait parfaitement que la demoiselle venait d'une famille extrêmement puissante dans certains domaines de la société, et que la jeune fille soit aussi peu agressive et capricieuse qu'une enfant pourrie gâté l'étonna, et le conforta, d'ailleurs. Il ne savait pas exactement ce qu'elle avait pu faire pour se retrouver à Mao Litune, et s'en contrefichait bien. Tout ce qu'il avait entendu dire sur son compte, c'était qu'elle avait déja tué.
Souriant, l'ex-chirurgien reprit :

"Accepte mes excuses, alors... Je n'ai jamais été très doué pour les langues étrangères..."

Docilement, la jeune fille mit le collier autour de son cou, et, lorsqu'elle le referma, un cliquetis métallique se fit soudainement entendre, résonnant dans le couloir, et scellant à jamais le destin de Sarah Von Bunkelburger. Ce fut alors qu'elle reprit la parole, et sembla demeurer sensible au risque de vexer son nouveau professeur, avant de lui demander ou elle pourrait déposer ses bagages et se reposer un peu.

"Mais bien sûr, jeune fille... Suis-moi donc..."

Remettant la main sur son chapeau, sourire aux lèvres, Ketsueki se remit à avancer, dans la direction inverse, cette fois, marchant lentement, afin que Sarah ne soit pas distancée par ses grandes enjambées.
Tandis qu'ils marchaient tous deux vers les dortoirs, Sarah posa une nouvelle question, s'interrogeant sur le fait que les couloirs étaient vides.

"Normal, à cette heure-ci, ils sont tous en cours. Et il se trouve que le mercredi, je n'ai aucun enseignement à prodiguer, ce qui fait que j'étais une des rares personnes à pouvoir venir t'accueillir... Et toi, Sarah ? Qu'as-tu donc fait pour te retrouver ici ?"

A vrai dire, il s'en moquait, même si une deuxième tueuse de son acabit dans les lieux ne pouvait que lui plaire, mais il avait envie de continuer la conversation...

Tout en me parlant, il commença à marcher. Cet homme s’excusait d’avoir mal prononcé mon titre, je répondis :

« Oh ce n’est rien, au moins, vous, vous osez … ».

Cette réponse, qui venait de ma propre bouche, je ne m’y attendais pas, elle m'avait surprise. Surprise qui avait du se laisser transparaitre sur mon visage, car le professeur m’offrit un sourire chaleureux. Pourtant, en y réfléchissant, c’était vrai, il avait osé le prononcer, avait osé le déformer, et pour finir avait osé s’excuser... Son audace m’avait plu et dans le fond, elle m’avait parut presque naturel. Mais, ce qui me perturbait davantage, c’était la façon dont je réagissais qui m’était tout à fait inconnue.

Il avait bien prit le fait que je veuille trouver ma chambre, et n’avait pas l’air d’avoir été vexé par mes paroles. Au contraire, il était resté tout à fait sympathique. Je pensais, « Je crois que j’aurais de bonnes notes cette année en Sciences héhé… ». Mais dans le fond, prof ou pas, l’individu me plaisait. J’étais confiante, sereine. C'était sans doute, la première fois de ma vie ou j’avais ressenti ceci. Au point même que dans un élan d’émotion j’eu envie de m'ouvrir à lui, de lui raconter ma vie, et tout ces changements qui l'avaient boulversée. Mais c'est alors que sa voix se fit à nouveau entendre. Je revenais alors à la réalité, « Non, non, non, c’était un inconnu, un pauvre type paumé qui avait pas trouvé mieux que de venir passer sa vie à travailler dans ce trou".
Mais c’est alors que je perçus sa dernière phrase. Et à ce moment, tout s’arrêta. J'en fis de même : Il m’avait demandé ce que je faisais ici. Pourquoi ? Pourquoi l’intéressais-je autant ? Pourquoi était-il si sympathique et bienveillant ? Pourquoi étais-je ici ?
Oui, je me le demandais bien. Pourquoi étais-je ici …? Quelle bête avait piqué mon père pour nous envoyer tous les deux dans cet endroit sordide? Et puis quel idée de fréquenter un lycée où il y a cours le mercredi?

Le collier me gênait, ma tête tournait, je la relevais et devant moi se dressait un escalier qui me parut énorme. C'est alors que j'eue un vertige, qui me fit perdre l’équilibre. Je me ratrapais de justesse sur un mur. Mes jambes tremblaient, j'avais chaud.
Je le regardais, je croyais dicerner dans ses yeux un soupçon d’inquiétude. Je ne savait pas, peut être mon comportement l'exasperait il!? Quelle idiote je faisais. Je tentai alors de répondre :

« Euh, euh, c'est-à-dire que … J’ai changé vous savez… Je ne savais pas ce que je faisais à l’époque. Et puis tout ces mois de solitude, la coke … »

« LA COKE ? » Pourquoi avais-je dit ceci ? Mais oui, ca devait sans doute être la cause de mon vertige. Tant pis. Je lui faisais confiance, après tout. Ma confiance, il l’avait gagné, en était il digne ? J’espérais … Si mon père l’apprenait … Il me tuerait sans doute, … Mais pourquoi ? Ce n’était pas de ma faute après tout, c’était Jez le véritable coupable… C’était à cause de lui que j’avais plongé..

Je me laissais alors glisser à terre, et regardais cet homme. Je me sentais toute petite. Je pleurais :

« M’sieur, vous allez rien lui dire hein, vous allez rien dire à mon père ... ? Il me tuerait sinon. »

Me tuerait-il réellement ? Du moins, je le pensais de toutes mes forces à ce moment …

Je suppliais : « Aidez moi je vous en pris … »

Hrp: Désolé pour le retard... Cours = RP qui en pâtissent... XD:hrP

Tout en précisant que ce n'était rien, la jeune fille lui avoua que lui, au moins, en avait le courage. Le courage de quoi ? D'écorcher son nom ? Si ce n'était que ça, Ketsueki aurait très bien pu écorcher le nom de n'importe quel mafioso, vu qu'il ne craignait aucunement la mort, et montrait une impatience fébrile à la distribuer aux autres, si possible avec le plus de douleur qu'un corps humain pouvait supporter...

Pendant qu'ils marchaient, la discussion persista, les deux se présentant sommairement avant de parler un tantinet d'eux-même. Bientôt, ils arrivèrent au pied du grand escalier menant aux dortoirs. Celui qu'ils devaient impérativement escalader afin de pouvoir déposer les bagages de la jeune fille. Par ailleurs, c'était également là que l'attendaient son uniforme et quelques autres affaires confiées par l'internat. Mais alors qu'Ichigo empruntait le chemin en premier, son élève s'appuya contre un mur, le front luisant de sueur, les jambes flageolantes. S'en rendant compte, l'ex-diagnosticien se retourna et jeta un regard étonné à la jeune fille, tandis que celle-ci consentit enfin à dire ce qui avait conduit à sa venue. A ce qu'elle disait, elle avait été plongée dans la cocaïne pendant un long moment, et avait trouvé le moyen de ne pas se sentir responsable de ses actes. Du moins le prétendait-elle. Cependant, le professeur de sciences était déçu. Certes, une meurtrière était une bonne chose pour Mao Litune, fût-elle droguée... Mais Ketsueki, lui, n'appréciait pas cela. Le meurtre n'apporte sa dose de jouissance que si l'on est véritablement sain de corps et d'esprit, afin de saisir parfaitement la moindre action se déroulant sous vos yeux, dans vos oreilles et vos narines...

Se laissant glisser sur le sol, Sarah se mit à prendre une voix de toute petite fille, suppliant Ketsueki de ne rien dire à son père, sans quoi il la tuerait. Que changerait-il de lui dire ? Après tout, Sarah était coincé à l'Internat comme n'importe quel élève, et n'en sortirait pas avant de longues années... Si elle survivait, bien sûr...

Ce fut alors qu'elle se mit à implorer sa pitié pour obtenir de l'aide, et Ichigo se renfrogna. Certes, il était du genre à aider beaucoup de gens, même sans raison, mais la nouvelle élève le décevait de plus en plus. Non, elle ne ferait pas une bonne tueuse. Bien au contraire. En revanche, peut-être que Lin Yueliang l'apprécierait, du fait de son passé de droguée.

Attrapant la main de la jeune fille, il la fit se relever, sans trop de ménagement. D'un geste, il saisit un de ses scalpels et, plaquant la damoiselle contre le mur, la lame s'arrêta à quelques centimètres de la gorge de celle-ci, lui interdisant tout mouvement.

"Sachez-le, Sarah. Ici, vos titres et votre famille ne changeront rien. Vous êtes une élève comme les autres, et n'importe qui, élève, professeur ou surveillant, peut soudainement décider de vous passer à tabac ou de vous envoyer manger les pissenlits par la racine. Alors le jeu de la jeune fille en détresse n'intéressera personne. Apprenez à vous défendre, et peut-être survivrez-vous... Qui sait ?"

Lâchant la demoiselle, il s'écarta alors d'elle, puis ramassa ses bagages, tout en faisant danser son scalpel entre ses doigts, assez vite pour donner une idée de son expérience avec ces lames. Puis il reprit la direction de l'escalier.

"Celà dit, je crois que vous êtes fin prête pour affronter Mao Litune. Une fois passé votre uniforme, je vous conduirai à votre cours de cette heure..."

A aucun moment, même quand il l'avait menacé physiquement, il n'avait quitté son ton gentil et amical.

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