Soins physiques et mentals urgents

Sealiah portait Nagi, qui ne pouvait plus parler tellement il était perdu. Il vit qu'ils étaient arrivés à l'infirmerie, puis on le déposa sur un lit. Nagi regarda autours de lui, pour l'instant il n'y avait que Sealiah. Il parvint à sortir quelques mots.

"Sealiah... pardon... C'était pas moi, c'était l'autre... Je..."

Il toussa en envoyant du sang hors de sa bouche. Il était terriblement abimé, mais il ne voulait pas rester comme ça; il avait prévu des choses aujourd'hui. Il tenta de se redresser mais hurla de douleur; évidemment, ses abdos étaient troués de partout... il lâcha des larmes.

"Sealiah, pour ta proposition... Tu as raison, je peux pas te suivre... Mais je veux pas non plus faire comme si je te connaissait pas..."

Il tendit une main vers son ami; enfin, il espérait qu'il était encore considéré comme un ami par Sealiah. Il avait fait l'abruti...

*Hahaha, trop tordant!*
*Enculé... Je vais te faire la peau...*
*Abruti, je suis toi! Comment tu fais pour me tuer?!*
*...*
*T'as qu'à te suicider...*
*Non! J'ai encore des choses à faire ici!*
*...à ta guise...*

Le jeune homme était enfin arrivé. Essoufflé, il avait posé le plus délicatement possible Nagi sur un lit... Donc pas très doucement, puisque ce n'était pas son fort et qu'en plus il était amoché. Regardant autours de lui dans l'espoir de voir une infirmière se pointer, il du se rendre à l'évidence, il n'y avait personne. Bon... Il attendrait deux minutes et si jamais il n'y avait toujours personne après... Il fouillerait dans les placards et essaierai de le soigner lui-même. Il suffisait d'un peu d'alcool, d'un pansement et d'un bandage non? Finalement la voix un peu plus rauque de Nagi se fit entendre. Sealiah se tourna vers son ami au moment où celui ci s'était mis à cracher du sang. Avisant d'un peu de coton posé sur la table, il essuya le sang avant de soupirer en le voyant tenter de se redresser. Evidemment que ça faisait mal. L'aidant à retomber plus vite contre l'oreiller qu'il y avait sous sa tête, il appuya avec force sur ses épaules et le maintint quelques secondes comme cela, au lit, fermant les yeux un instant sous la douleur... L'espace d'un instant, il avait oublié sa main. Se la prenant au creux de celle qu'il avait de valide, il se dit qu'il valait peut-être mieux arrêter de la bouger, d'autant plus que ça piquait méchamment. Regardant de nouveau Nagi, il reprit la parole.

"Tu étais trop doux de toute façon, même si en ce moment tu commences à vraiment devenir barge...Mary t'aimait. C'est pour cela qu'elle avait commencé à élaborer son plan sans toi, sans t'en parler vraiment. La moindre des choses que tu puisses faire maintenant c'est au moins de garder ta raison et de ne pas laisser... "l'autre" comme tu dis, agir à sa guise. Si tu deviens fou qui prendra soin de Kiku?"

Nagi avait tendu la main vers lui. Il ne l'avait pas prise. Il avait tendu la mauvaise main. Tant pis. En guise d'excuses, il lui montra sa main trouée du style "hé oh, t'as oublié que tu me la rouée?! XD".

**Charmant discours
*Tu ne voulais pas qu'on s'en débarrasse?
**Si... Mais pas de cette façon.
*Trop douce pour toi?
**...
*

Sealiah se toucha la tempe. C'était tout collant et légèrement rouge. Il avait saigné donc. Putain... Entre Nagi et les autres... Les autres tiens... Ils s'étaient remis? Ils allaient peut-être les croiser à l'infirmerie... Il n'espérait pas. A moins que...

"Mieux vaudrait ne pas dire que tu t'es fait ça toi-même... A moins que tu ne veuilles aller aux labos? Autant rejetter tout sur les dos des autres abrutis. Ok?"

Nagi se mit à verser des larmes au passage de Mary. Oui, elle l'aimait. Lui aussi l'aimait. Mais maintenant, il y avait Kiku. Il fallait tourner la page. Ne pouvant plus se redresser, Nagi laissa tomber sa main; il avait troué celle de Sealiah dans sa crise de folie.

*Bien joué...*
*Mais tu vas la fermer oui?!*
*En tout cas, bravo!*
*LA FERME!*

Il écouta la proposition de Sealiah. Pas bête, mais... Nagi n'aimait pas ça. En plus, il voulait se remettre sur pied le plus vite possible. Il passa une main sur la table à côté de lui.

"...Non. Il n'y aura pas de blessures. Je ne me suis jamais blessé."

Puis il attrapa ce qu'il avait reconnu avant sa phrase; une aiguille et du fil pour recoudre. Il se redressa en s'appuyant sur son oreiller en grimaçant, et prépara le matériel. Puis il commença à se recoudre lui-même; des larmes de douleur coulaient sur ses joues.

*Comme c'est beau...*
*Je répare tes conneries, abruti!*

[Je fais en fonction de ce que j'ai compris... si il y a des fautes dites-le moi et je corrigerais]

Emiko revenait à l'infirmerie avec un petit sourire. Elle revenait d'un petit rendez-vous secret avec son petit élève préféré. Et il n'y avait rien de mieux, il faut l'avouer, pour la rendre joyeuse et lui faire oublier ses responsabilité d'infirmière. Lorsque la jeune femme arriva à l'infirmerie, Emiko fouilla dans ses poches à la recherche de clé mais, voyant que la porte était ouverte, entra sans rien dire. Ne faisant pas vraiment attention aux élèves qui étaient déjà là, la jeune femme enfila sa blouse. Finalement, lorsque l'infirmière se dirigea vers son bureau, elle remarqua deux adolescents. Tient d'ailleurs, il y en avait un qu'elle connaissait... Sealiah !
Et puis, il y avait du sang. Beaucoup de sang qui tachait le sol et les draps. Et la plupart du liquide rouge venait de l'autre adolescent qui esseyait de se recoudre.

Sentant un frisson la parcourir, elle se precipita sur eux et prit des mains l'aiguille et le fils des mains du garçon avant qu'il ne commence.

-Mais n'es-tu pas fou ? Tu n'as même pas désinfecté tes plaies... Couche-toi mieux que ça !

Forcant d'une poigne de fer, elle prit un ciseau et coupa le haut de Nagi pour ne pas qu'il colle au blessure. Se retournant ensuite rapidement vers Sealiah, elle s'exclama :

-Ne touche pas ta main, je vais m'en occupé... Une seconde...

Se levant pour récuperer une boite de médicament et d'autre produit, elle sortit une compresse qu'elle imbiba de désinfectant. Nettoyant la totalité des plaies du jeune garçon et jetta les morceaux de tissus avant de se tourner vers Sealiah. Lui prenant le bras, elle mit la main blessé un peu plus à la lumière. Grimaçant en voyant cela, Emiko imbiba une seconde fois une compresse et enleva le sang avant qu'il ne coagule mal. Tout en faisant cela, elle se disait qu'ils allaient passé un sale quart d'heure. Ici, à l'infirmerie, Emiko était à peu près une personne normale car s'était l'endroit où elle travaillait, l'endroit où elle se sentait le moins oppressé. Prenant un ton qui se voulait accusateur :

-Mais... Qu'est-ce que vous avez fais pour avoir de telles blessures ? Sealiah ! Je te croyais mature pour pouvoir éviter ça !

Sealiah entendit quelques bruits de pas et redressa la tête ne voyant qu'à peine Nagi se munir de fils et d'une aiguille. Il guettait. Si c'était l'autre folle qui arrivait, il faudrait déguerpir rapidement... Non, il s'agissait d'Emiko, une infirmière tout ce qu'il y a de plus normal en somme. Remarquant les deux élèves, elle alla vers eux à grands pas et avec un net changement, en comparaison de ce qu'il avait vu d'elle pour leur seule et unique rencontre. Elle avait pris de l'assurance... A moins que ça soit parce qu'elle prenait son métier à coeur. Bah, dans le fond peu importe... Bien qu'il n'aime pas trop la manière dont elle venait de leur parler. Ce ton autoritaire... Ne lui rappelait que trop bien celui qu'avaient les autres. La regardant forcé Nagi a se recoucher après lui avoir pris l'aiguille et le fils des mains, elle finit par commencer les soins en ordonnant à Sealiah de ne pas toucher sa main. C'était trop tard. Rien que pour porter Nagi, il avait été contraint de s'en servir.

**Ce ton n'est il pas le même?
*Elle est différente, regarde elle soigne bien Nagi non?
**Oui mais ce ton... Tu sais ce que l'on dit à propos de l'environnement...
*Je m'en fou!

Finissant de désinfecter et panser Nagi, elle passa à lui. Apparemment ce n'était pas très beau à voir. Tant pis, cela ne mettrait qu'un peu plus de temps à cicatriser. Alors qu'elle était en train d'enlever le sang, elle réprimanda Sealiah, qui, déjà sur les nerfs, ne se contrôla pas forcément comme il l'aurait du.

"Tu ne sais à priori, rien de moi, alors évite donc de me juger."

Comme les premiers mots qu'elle lui avait adressé il y avait quelques jours de cela, dans la cours, son ton était glacial, tout comme son regard.

"Quant à nos blessures, elles ne viennent pas de nous."

Il ne mentait pas vraiment, non... Il ne faisait que détourner la réalité à son profit. D'une certaine manière, ce n'était pas Nagi qui s'était planté seul mais "l'autre" qui l'y avait poussé... Et de même, Sealiah ne s'était pas fait ça seul... Et comme il ne disait pas qui étaient les auteurs de cela, Emiko ne pourraient rien dire.
Par contre, elle avait bien du remarquer les autres petites blessures telles que les bleu qu'ils avaient tous deux, la blessure au front de Sealiah ou encore la coupure au cou de Nagi... Preuve en quelques sortes, de ce que le jeune homme venait d'avancer comme réponse.

Nagi n'avait même pas eu le temps de finir son premier trou quand une infirmière lui arracha son matériel des mains et le plaque contre le lit. Il lacha un petit cri de douleur et serra les dents en fermant les yeux. Cette douleur était insupportable. En entendant les reproches de l'infirmière, Nagi attendit que Sealiah réponde et prit la parôle à son tour.

"Madame... Il n'y est pour rien... Sachez juste que je l'ai mérité..."

Il avait ouvert les yeux et regardait l'infirmière avec un regard décidé. Puis il tenta de se redresser une ènieme fois, ce qui le fit inévitablement revenir en position couchée avec une grimace de douleur.

"Je... Dois bouger... Dites, est-ce que je pourrais bouger cet après-midi?"

Il le fallait. Il s'était promit de préparer un petit quelque chose pour Kiku, mais il fallait qu'il soit en état de bouger pour ça. Il jeta un regard à Sealiah.

"En tout cas, merci de ton aide; dans ce cas comme dans le premier."

Petit message subliminal seulement audible par Sealiah. En effet, lui seul ici savait de quoi il parlait; de l'aide à la bagarre, évidemment. Nagi toussa de plus belle en contractant son ventre, ce qui le fit hurler de douleur en même temps. Il avait un sérieux problème, cette blessure à la gorge était réellement dangereuse.

Emiko attrapa un rouleau de bandage. Faisant rouler son tabouret pour éviter de se lever tout le temps, elle roula jusqu'à Sealiah. Faisant attention de bien serrer et de ne pas faire mal au garçon, elle dit alors :

-Je ne juge que par ce que j'ai vu ! Tu m'avais paru sérieux et voila que je te retrouve là avec un trou dans la main... Tss

Elle releva la tête et croisa le regard de Sealiah. Il était froid comme au début de leur rencontre et le sien était rempli de colère. Quand elle repensait au moment où elle lui demandait de prendre soin d'elle même et de venir le voir si elle avait des problèmes. Voilà que s'était lui, et un autre qu'elle ne connaissait pas, qui arrivait et venait lui demander de l'aide. De plus, son ton n'était aps vraiment super sympathique surtout quand on vient vous demander des soins. Mais elle était énervée par ces blessures... Elle n'aimait pas du tout voirs les gens qu'elle connaissait blesser...

Ne disant rien de plus, Emiko se tourna vers l'autre garçon. Prenant dans sa main, l'aiguille et le fil, elle se pencha sur les blessures de l'adolescent allongé sur le lit. Et avant de commencer, elle prévint quand même :

-Attention, tu vas avoir mal. Ne bouge pas. Sealiah si il bouge trop, tu l'arrêtes.

Se levant pour aller chercher quelques autres produits, elle en profita pour remplir deux gobelets d'eau et mettre quelques gouttes dedans. S'asseyant de nouveau, Emiko le tendit aux deux garçons en disant :

-Tenez, ce sont des calmants, pour vos blessures.

Puis, alors qu'elle se rassit pour pouvoir bander les blessures du deuxième garçon, elle écouta et rigola un peu, ironiquement :

-Sortir cette aprés-midi ? Mais tu rigoles. Avec des trucs comme ça, tu peux avoir mal pendant un bon mois. Mais de toute les façons, je n'ai pas le droit de garder un élève plus de trois heures... Je te donnerais des calmants mais ne va pas galoper comme un cabri ou encore... fricoter....

Et lorsque Nagi remerçia Sealiah, elle ne dit rien. De toute les façons, elle n'avait pas vraiment grand chose à dire...

Sealiah les laissa parler, l'un comme l'autre, se moquant pas mal de ce qu'ils pouvaient dire. Elle était marrante en plus. Comment voulait elle qu'il tienne Nagi avec force si il n'avait pas droit de se servir de sa main? Bah peu importait. Après tout, il n'avait pas eu à le faire. En tout cas Emiko avait peut-être raison... Peut-être que Sealiah n'était pas assez mature? Mais il s'en moquait pas mal. Ses projets n'étaient pas faits pour les personnes raisonnables... Etait ce à cause de lui que Nakigara était devenu comme ça? ... Peut-être que si il avait envoyé balader Mary au lieu d'accepter son aide... Tout cela ne serait pas arrivé. Ils ne se seraient pas connus et Nagi n'aurait pas eut à souffrir la perte de qui que ce soit... Et si Sealiah n'était pas devenu ami avec Mary... Elle serait toujours là puisque Cross ne l'aurait pas...

Baissant la tête un instant, le regard voilé par de nombreux sentiments contradictoires, ce trouble ne dura heureusement que quelques secondes. Elle avait fini de le panser. Il n'avait plus rien à faire ici. Nagi s'en sortirait sans doute mieux seul. Elle venait de dire à Nagi qu'il ne devrait pas aller fricoter? Elle le connaissait mal pour croire qu'il allait se plier à ça. Enfin... Tant pis.

**Tu veux couper tout contact?
*Ce n'est pas ce que tu attendais?
**Pas vraiment... Tu te verrais quand tu t'énerves à cause d'eux...
*...
**On n'a plus rien à faire ici.

Son regard changea, déjà froid, l'impression se renforça encore et sans un mot, il se dirigea vers la sortie. c'était vrai. Il n'avait plus rien à aire ici. Nagi l'avait remercié? Pour rien. c'était de sa faute si tout ça était arrivé. Il aurait du régler ses problèmes avec Cross tout de suite, quitte à s'en prendre encore plus dans la figure, peu importait en fait... Elle avait raison... Il n'avait pas été assez mature. Il le serait dorénavant.
Il se calmerait un peu... d'apparence...

Pendant qu'il se faisait recoudre, Nagi serra les dents en fermant les yeux. C'était douloureux, mais peu importait. Il voulait pouvoir se lever et marcher le plus tôt possible. Le temps passa, Nagi voyait que Sealiah était songeur. Attendant la fin de la séance de couture, l'infirmière fut gratifiée d'un merci accompagné d'un sourire par Nagi. En revanche, il ne voulait pas rester assit à rien faire. Il se décala et descendit avec difficulté, ignorant tout ce qu'on pouvait lui dire. Il se tenait au bord du lit pour ne pas tomber; il tenta de marcher. Tout de suite, ses genous flanchèrent et il se retrouva au sol avec une grimace.

"Arh... Je crois que je vais rester là jusqu'à ce midi..."

Il se redressa lentement avec difficulté; il se remit sur son lit et poussa un soupire. Sealiah partait. Avec un sourire fatigué, il se tourna vers lui.

"Sealiah... Ce soir, je ne dormirais pas dans la chambre. Ne t'inquiète pas si je ne suis pas là."

Puis il se remit sur le dos en fermant les yeux. Maintenant, il voulait se reposer. Par contre, peut-être que l'infirmière avait des choses à dire...

Sealiah ne se retourna pas quant il entendit le bruit sourd d'une chute, suivit d'un gémissement de douleur. Il s'arrêta cependant au moment de franchir la porte, quand Nagi lui signifia qu'il ne dormirait pas dans leur chambre. Tournant la tête vers lui, il l'observa une petite seconde avant de partir définitivement, sans prendre la peine de répondre. Cela faisait exactement ce qu'il avait pensé. Il avait eu tort... Pour tout depuis le début.

Paraissant songeur, il ne l'était cependant pas vraiment. C'était une sourde colère qui grondait. Le premier qui l'emmerderait, il le défoncerait. Il était prêt à se faire n'importe qui. En passant de Cross à Victor sans oublier les autres élèves, y compris les filles. Peu importait maintenant. Ouais... Il avait son but maintenant...
Arrivé dans la cours, il s'arrêta un instant, fixant le sol quelques secondes avant de jurer violemment.

Enfonçant ses mains dans ses poches, il reprit sa route sans faire attention à la douleur que lui procurait sa main. Il ferait taire tout le monde... Peu importe ce que ça lui en couterait. Il était motivé... Comme jamais.

Emiko regarda la scène sans rien dire. Elle avait été franche, peut-être un peu trop. La jeune infirmière se doutait d'avoir été un peu trop dure mais mieux aurait-il valut cela que de mentir. Mais voir Sealiah partir comme cela l'avait un peu blesser. Alors que Nagi se levait et tomber par terre, elle ne dit rien non plus. Et lorsque Sealiah fut définitivement parti, elle se leva et jeta les affaires sales puis revint vers l'autre adolescent avec une feuille de soin à remplir. Elle demanda donc :

-Je pourrais savoir ton nom s'il te plait ?

En attendant la réponse, elle remplit les autres campes du formulaire comme les soins apportés ou encore les médicaments prescrits. Finalement, au bout de quelques minutes, la jeune femme arrêta d'écrire et demanda, inquiète :

-Réponds-moi franchement, ne t'inquiète pas cea restera entre nous, mais comment vous êtes-vous fait ces blessures ? Et pourquoi ? J'ai beau croire que vous êtes des élèves turbulent, de tels blessures sont graves...

Emiko regarda Nagi et attendit. De toute façon, elle avait tout son temps et Nagi devrait rester pendant toute l'aprés-midi, peut-être plus alors autant qu'il réponde maintenant.

Nakigara était un peu attristé de voir Sealiah s'en aller sans rien dire. Il avait peut-être de la rancune forte et lui faisait ça pour le trou dans la main; non, c'était autre chose. Nagi n'eu pas le temps d'y réfléchir; l'infirmière revint avec une feuille et demanda le nom de Nagi.

"Nigiyaka Nakigara..."

Il attendit patiemment que sa fiche soit remplie, et soupira à la question de l'infirmière. Fallait-il avouer? Elle n'avait pas l'air malveillante, il n'y avait pas de raison pour garder tout pour soit.

"...Les bleus et ma blessure au cou viennent d'une bagarre; elle ont été causées par six élèves. Par contre, les coups de couteau et la main plantée... Je ne sais pas comment l'espliquer. Je...crois que je ne suis pas tout seul dans ma tête. Je me suis fait ça moi-même, mais contre mon gré. Sealiah a été obligé de m'arrêter en interposant sa main..."

Un poid en moins... C'était toujours ça.

Emiko nota avec attention le nom et le prénom du jeune garçon. Elle sourit un peu en pensant que s'était un nom bien long et compliqué puis attendit. Lorsqu'il se mit à parler, la jeune fut surprise. Ce n'était pas tout les jours que quelqu'un vous avouer qu'il n'était pas seul dans sa tête... On appelait cela des scizophrènes... Mais ce garçon était-il réellement scizophrène ou rêvait-il d'entendre une voix après avoir cotoyer trop de malade dans le genre. Elle murmura un :

-Je vois...

Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Elle devrait donc présenter ses excuses au jeune homme. Mais ce n'était pas la question la plus importante, pour l'instant. Emiko demanda donc à Nagi :

-Est-ce que s'est la première fois que cela t'arrive ? Je veux dire, est-ce que tu as déjà fait quelque chose contre ton gré ?... Si tu es trop genée pour me dire quoi que ce soit, dis moi juste oui ou non. Il faut que je vérifie si tu n'es pas scizophrène.

Donc, attendant la réponse, elle porta son stylo à la bouche et le mordilla un peu. Il faudrait encore qu'elle en parle à Lysandre...

Nagi se détendit de plus en plus. Cette infirmière ne dégageait aucune malveillance, le fait qu'elle sot là était... très décontractant à vrai dire. Même si Nagi ne la connaissait que depuis peu, c'était comme sa première rencontre avec Cross; on sent tout de suite la véritable nature de la personne. Bien évidemment et heureusement, cette infirmière était tout le contraire de Cross. Ne pouvant s'empêcher de lui sourire, Nagi répondit à la question.

"...Je...C'est très difficile à croire, pour moi en premier... mais il parait que celui qui vous parle existe depuis une semaine."

Il avait arrêté de sourire. Il était écœuré par cette idée; alors avant, il n'était qu'un sans cœur qui pouvait tuer comme si de rien n'était... C'était vraiment désagréable à savoir.

"Autrement dit, je suis né à peu près à la rentrée. Je n'arrive pas à y croire, moi qui pensait être tout à fait normal... Je découvre qu'en fait je suis l'intrus dans cette histoire."

Il leva les yeux au plafond, et soupira un bon coup. Tout cela l'épuisait au plus haut point; non pas que l'infirmière le pompait, loin de là. Mais il ne pouvait accepter cette idée. Il pensait avoir vécu toute une vie, pas une semaine!

Emiko regarda le jeune garçon lui parlait. Elle essayait d'utiliser le peu de psychologie et là, ses bases ne lui servaient vraiment à rien. Bien sûr, elle ne se moquait pas du jeune homme en disant cela et le prenait très au sérieux, s'était son boulot après tout. Mais... mais dans ses petits cours, on ne lui avait jamais parlé de ce genre... Ah moins que...

Après que Nagi ai finit de parler, elle lui dit :

-Ecoute... Je n'ai pas vraiment vécu ce que tu me dis mais j'arrive à comprendre...

Oui, s'était vrai. Elle et son comportement à deux faces n'étaient pas mal dans son genre. Mais comment lui dire ce que son peu de savoir sur la psychologie lui permettait de penser ? Se grattant la tête, Emiko dit finalement :

-Ce que je vais te dire risque de te choquer... En fait, je pense plutôt que tu as fait un espece de... rejet de tes souvenirs. Peut-être t'es-tu rendu compte que tu vivrais mieux sans tes souvenirs... Selon toi, et tu peux te garder le droit d'être évasif, mais est-ce que cette voix t'as rappelé quelques souvenirs mauvais ? Cela affirmerait ma thèse...

[parfait! j'avais oublié de t'en parler mais tu as quand-même trouvé toute seule le problème de Nagi XD!]

La théorie de l'infirmière était plus que pertinente, mais pas moins terrible; Nagi aurait rejeté toute une partie de son existence, tellement violemment qu'il aurait eu un dédoublement de personnalité... Incroyable... Maintenant, il ne souriait plus du tout. Il regarda d'un air inquiet l'infirmière.

"Je... n'arrive pas à y croire... Vous avez tout à fait raison, ça je le sais. Cette voix... C'était la mienne, mais elle était remplie d'un ton moqueur et haineux... Et puis maintenant que j'en ai conscience, je revois ma vie comme elle s'est déroulée."

En effet, maintenant il savait tout ce qui s'était passé dans sa vie. Elle était beaucoup plus violente qu'il ne l'aurait cru.

"...Je... Par pitié, évitez de le répéter à qui que ce soit."

Il prit une profonde inspiration avant de déclarer la vérité.

"J'ai tué onze personnes dans ma vie. De plein gré et à l'arme blanche."

Là, des larmes lui montèrent aux yeux. C'était terrible, vraiment.

"Je... sais maintenant pourquoi je suis comme ça... Tout mon passé est rempli d'horreurs qui dépassent l'entendement humain... Ces souvenirs étaient incompatibles avec une chose que j'ai découvert il y a un semaine; la sensation d'avoir des amis. C'est à ce moment là que j'ai comprit que je changeait, mais j'avais déjà oublié tout mon passé. Et... le meurtre de Mary... la vision de son cadavre... Tout ça a fait ressortir mon passé sous forme d'une deuxième personnalité..."

Il avait terriblement mal au cœur. Il ne faisait pas qu'exposer sa thèse, il la construisait en même temps de la formuler. Les surprises étaient communes.

Tout en écoutant Nagi, Emiko remarqua que sa thèse était bonne. Malheureusement. Elle n'aimait jamais devoir annoncé des mauvaises nouvelles aux gens et selon elle, malgré que ce soit peut-être bien pour faire avancer Nagi, Emiko aurait préféré ne rien dire. Elle était tout aussi surprise par les affirmations de Nagi sur sa propre thèse. Il redécouvrait, sous ses yeux, sa propre mémoire.

Puis, il lui parla de meurtre. Et plus précisement, d'un meurtre. D'une Mary, qu'elle n'avait d'ailleurs jamais vu. Ici, à l'Internat. Puis Nagi lui demanda de le garder pour elle. Mais avant qu'elle ne dise quoi que ce soit, la jeune femme remarqua que des larmes montaient dans ses yeux.

Emiko se leva donc et le prit dans ses bras. Caressant doucement les cheveux du garçon, elle dit :

-Je ne le dirais à personne mais promets-moi de ne plus tuer. Et puis, je comprends que tu ai voulu oublier tout ce qui s'est passé mais je pense aussi que tu peux vivre une nouvelle vie. Bon, il est vrai que cet Internat n'est pas super mais je suis sur que tu trouveras une petite copine, ou copain selon ton genre. Et puis, ne dit-on pas "Ne te retournes pas et marche" ?

Emiko recula un peu le visage et regarda pour voir si le jeune garçon avait comprit.

Nagi était encore en larmes quand l'infirmière le prit dans ses bras. Il se laissa caresser et se calma petit à petit, tentant d'assimiler tout ce que disait l'infirmière. Il finit par rire doucement et répondit à sa confidente avec un sourire fatigué.

"Tuer, ça je ne le ferait jamais; sois-en rassurée. Pour mes souvenirs... Je compte en effet assumer mes actes et repartir en avant. Ton expression est plus qu'adaptée."

Il passa une main sur la joue de l'infirmière. Décidément, il n'aurait jamais pensé trouver quelqu'un d'aussi gentil chez les adultes. Lentement, il se remit allongé avec le sourire aux lèvres. Il se sentait mieux à présent, sans compter la douleur que lui procurait sa blessure.

"En ce qui concerne mes amours, j'ai déjà un petit copain. Kiku. Le plus merveilleux garçon qui puisse exister sur terre... Sans lui, je serais déjà mort en tentant de tuer un adulte..."

C'est vrai, Kiku avait réellement sauvé Nagi en quelque sorte...

*Tapette...*
*Toi tu la fermes.*

Emiko sourit en entendant le jeune garçon parler et en sentant sa main sur sa joue. Il était si mignon que la jeune femme ne l'aurait pas cru si il lui avait parlé des meurtres en-dehors de l'infirmerie. Et alors qu'un grand sourire se dessinait sur ses lèvres, Emiko regarda le jeune homme se recoucher et dit :

-Et bien, tu pourras revenir autant de fois que tu veux ici... Et puis, j'aimerais bien le rencontrer, ce Kiku, si il est aussi bien que tu le dis ^^.

Mais il y avait un petit souci et Emiko n'osait pas vraiment lui dire. Si sa thèse revelait parfaitement juste et claire, il se pourrait que Nagi ai des crises d'identité. En fait, ces crises seraient une sorte de guerre interne entre les deux personalités du jeune garçon. Et il risquerait de se blesser, autant son propre corps que les autres, si il s'en prend à lui même pour se débarasser de l'autre personnalité. Et qui sait ce qui se passerait si s'était l'autre partie de Nagi qui prendrait le dessus ? Rien que de penser à cela, Emiko frissonait. Mais la question qui se poser dans ton esprit était : Devait-elle le prévenir de ce risque ou se faisait-elle des idées pour rien ?

Se levant, tout en repensant à ses questions intérieurs, la jeune femme attrapa une autre couverture et la déposa sur Nagi. Elle dit ensuite :

-Il faut que tu te reposes sinon tes blessures ne guériront pas et puis si tu veux, ton Kiku peut venir ici. Cela ne me dérange pas ^^ !

Nagi accepta la nouvelle couverture avec un grand sourire. Quand elle évoqua Kiku, il eu un petit pincement de cœur.

"Non, ça ira... Il est en cours de toute manière. Et puis, je ne veux pas qu'il me voit dans cet état."

Il se gratta la tête; il aurait bien aimé voir Kiku, mais il ne le devait pas. Si son amour le voyait ainsi, il irait encore s'imaginer que c'est de sa faute... C'est vrai, Kiku a une terrible tendance à se culpabiliser pour rien. Avec ses crises, ça n'arrangeait rien. Il toussa un peu et se blottit contre ses couvertures. Avec un sourire, il regarda l'infirmière.

"Au fait, c'est quoi votre nom?"

Une autre personne adulte en amie. C'était magnifique, comme quoi ils ne sont pas tous pourris...

Emiko rigola un peu lorsqu'il lui parla de Kiku. En fait, les garçons étaient comme les filles. Il s'inquiétait pour celui qu'il aimait comme elle l'aurait fait pour son propre petit ami. D'ailleurs, elle se demandait ce qu'il faisait en ce moment... Mais là n'était pas la question. Elle dit donc :

-Tu sais... Tu devrais peut-être lui faire un peu plus confiance, non ? Si tu caches ce que tu as, cela risque de t'affaiblir face à ta seconde... enfin, ta vrai personalité. Enfin, je ne le connais pas... Je ne devrais rien dire.

Puis, il lui demanda son prénom. Cela l'a surprit un peu mais elle le dit volontier, un grand sourire sur les lèvres :

-Je m'appelle Emiko Seiji. Appelle-moi Emi, tout simplement. Je travaille ici depuis deux mois comme infirmière et je serais fière d'être ton ami et même de t'aider si tu le souhaites.

Emiko sourit alors. Elle repensait aussi à une discussion avec la bel Lin. Il y avait certains élèves qui voulaient avoir une vie autre que la violence et Nagi semblait en faire partit...

"Enchanté Emiko. Je... nan, c'est rien."

Il était un peu déboussolé; elle avait dit qu'elle était son amie, et Nagi n'était pas habitué à ce genre de propos.

"Désolé, j'ai pas l'habitude de me faire des amis; ça me surprend toujours."

Il eu un petit rire gêné; après tout, il n'avait des amis que depuis une semaine... Il engouffra le bas de son visage sous les couvertures; il se sentait bien ici, aucun vice, une amie...

*...et un compagnon mental!*
*Encore là, toi?*
*Bien sur; et puis n'oublie pas que c'est toi le nouveau dans cette histoire.*
*Je n'oublie pas...

Il ferma les yeux pour se reposer un peu; puis sans s'en rendre compte, il s'endormit sous la fatigue. Le sourire aux lèvres.

Emiko sourit lorsqu'il lui dit qu'il était enchanté. La jeune femme ne put répondre qu'un simple :

-Enchantée de te connaitre, moi aussi.

Quand il ajouta qu'il n'avait pas l'habitude de se faire des amis, Emiko ne dit rien mais pensa très fort que s'était son cas aussi. Malgré que cet internat soit mauvais de part les violences qu'il y avait, la jeune femme s'était quand même fait des amis. Autant élève que adultes. Et Nagi lui ressemblait en ce point.

Ce fut donc dans cet état d'esprit que la jeune femme regarda l'élève s'endormir calmement, dans ses couvertures. Elle se leva et alla s'assoir à son bureau afin de remplir quelques dossiers qui attendaient. De là, elle pouvait surveiller le jeune homme et ses moindres gestes. Ce serait une fin d'aprés-midi calme... Et la jeune femme pensa que ce n'était pas de refus après tout ce que le jeune homme qui dormait avait vécu ce jour-là.

Mais une pensée hantait son esprit. Il faudrait qu'elle aille s'excuser à Sealiah.

» Besoin de soins...